Le Romarin Rosmarinus officinalis

Objectifs : retrouver la vitalité et soulager les douleurs articulaires avec une plante

J’ai planté dans mon jardin, il y a 5 ans, un petit plant de Romarin qui faisait à peine une quinzaine de centimètre. Entre temps, il a bien grandi et mesure aujourd’hui 1,5 mètres de hauteur.

Sachez que si vous avez un jardin et qu’une plante se manifeste plus que de raison, il y a un message pour vous qui se cache derrière, c’est que vous en avez besoin !

Je me suis demandée comment exploiter cette majestueuse plante et par là même lui rendre hommage. Le voici en photo richement fleuri :

photo prise par Alexandra Missirlian 5 avril 2017

Effectivement, ce printemps, j’étais assez fatiguée, mes articulations me faisaient souffrir (surtout l’épaule droite -> syndrome de la souris d’ordinateur), mes bouffées de chaleur ont repris et ma mémoire commençait à fléchir. Dans un cas pareil, en aromathérapie, on a tendance à recommander entre autres l’huile essentielle de Romarin. Or, j’avais envie cette fois de mettre en pratique la phytothérapie, plutôt que l’aromathérapie, étant en pleine révision pour mon futur examen. Après investigations dans mes cahiers, bouquins  et sur internet, je tombe sur une évidence qui pouvait résoudre tous mes problèmes en même temps : le Romarin.

Avant de vous dévoiler mes recettes, passons en revue cette plante qui mérite notre attention.

Historique du Romarin

Le Romarin fait partie de la famille botanique des Lamiacées. Il a toujours fait l’objet d’une grande vénération et était présent dans de nombreuses cérémonies. Par exemple, on plaçait sur la tête des mariés des couronnes de Romarin en guise d’amour et de fidélité. Pour chasser les mauvais esprits et les cauchemars, on déposait sous les oreillers des brins de Romarin. Pour les Égyptiens, le Romarin symbolisait le souvenir et l’amitié. Ils plaçaient ainsi des rameaux de Romarin dans les tombes des Pharaons afin de fortifier l’âme du défunt. Quant aux Grecs, ils se couronnaient la tête avec du Romarin lorsqu’ils devaient passer des examens afin de stimuler leur mémoire. Durant les épidémies de peste, on brûlait non seulement des rameaux de Romarin pour purifier l’atmosphère, mais également on portait sur soi des sortes de gri-gris que l’on respirait lorsqu’il fallait traverser des zones touchées par la maladie. Dans certaines régions rurales, on macérait du Romarin dans du vin pour obtenir une boisson fortifiante. Le médecin et prêtre allemand Sebastian Kneipp (Bad Wörishofen, accessoirement le village de mes grands-parents maternels) prescrivait aux personnes âgées des bains de Romarin afin de lutter contre les faiblesses générales, l’hypotension, l’hypotonie, l’hypercholestérolémie, le surmenage, les pertes de mémoire et les rhumatismes.

Un peu de botanique

Le Romarin, originaire du bassin méditerranéen, aime évoluer en plein soleil dans un terrain assez aride (mais pas trop), genre rocailleux, raison pour laquelle, je l’ai planté au milieu de la caillasse au bord de la façade de mon immeuble et il s’y plaît ! Ses feuilles sont persistantes, c’est-à-dire qu’elles ne tombent pas en hiver. Leur couleur est un beau vert foncé sur le dessus et blanchâtre sur le dessous. Ses fleurs délicates d’un bleu violacé sont magnifiques et sortent de février à mai. Les abeilles en raffolent !

Un peu de chimie

La plante de Romarin possède de nombreux principes actifs qui présagent un large spectre de propriétés :

  • des flavonoïdes (diosmine = phlébotonique et lutéoline = antioxydant, prévient les inflammations, régulateur immunitaire, aide au métabolisme des glucides)
  • des diterpènes (rosmadial, acide carnosolique)
  • des lipides (alcanes et alcènes)
  • des stéroïdes
  • des triterpènes (acide aléanolique et acide ursotique)
  • des acides phénoliques (acide rosmarinique et acide chlorogénique)
  • des phyto-œstrogènes

Les propriétés médicinales du Romarin

  • Améliore la digestion par son action cholérétique et cholagogue, il régule les lipides -> action sur le foie en cas d’insuffisance hépatobiliaire
  • Diurétique, il soutient les fonctions rénales, prévient les calculs ou la goutte, ainsi que les rhumatismes
  • Ses propriétés antioxydantes ont un effet stimulant sur le cerveau améliorant ainsi la mémoire. Il agit de plus sur le vieillissement cellulaire (effet anti-radicaux libres)
  • Stimulant général, il permet de lutter contre le surmenage intellectuel, la fatigue et le stress, peut également prévenir les insomnies (si on le prend le matin seulement)
  • Ses propriétés antiseptiques permettent de nettoyer les plaies, même infectées (antimycosique et antibactérien)
  • Autres
    • accélère la pousse des cheveux,
    • propriétés antitussives par action drainante sur les glaires collants
    • favorise l’élimination des toxines
  • Précautions : pas chez les enfants de moins de 12 ans. Pas en cas de lithiases biliaires déclarées. Peut provoquer des nausées et vomissements de cas de surdosage

Woaw !! Quelle plante !!!

Forte de toutes ces informations, je me suis donc préparée plusieurs macérations et décoctions, et voici mon compte rendu.

Décoction

Faire bouillir (feu moyen) 50 gr de Romarin séché dans 1 litre d’eau pendant 10 minutes. Laisser refroidir et filtrer. Utilisez cette préparation dans les 24 heures.

 

 

Cette préparation s’utilise pour faire :

  • des compresses sur les articulations douloureuses (rhumatismes, arthrite)
  • des bains stimulants et revigorants
  • un tonique visage et redonner de l’éclat à la peau
  • une boisson qui stimulera la circulation sanguine périphérique

Mon avis : j’ai testé la compresse imbibée de décoction tiédie sur mon épaule, ça soulage bien la douleur. En tonique, le résultat est assez bien aussi.

Macération dans l’alcool

Faire macérer 10 gr de plante séchée dans 50 gr de Vodka dans un bocal pendant 3 semaines à l’abri de la lumière. Secouer le bocal tous les deux jours. Filtrer et mettre en bouteille (flacon opaque brun, vert ou bleu)

Posologie : 1 cuillère à café dans un verre d’eau le matin avant le petit-déjeuner

Mon avis : c’est de la bombe, vitalité garantie !!!! Cette préparation vous redonne la pêche instantanément. Je continue 1 ou 2 fois par semaine.

Macération huileuse

J’ai d’abord fait une macération avec la plante fraîche, en oubliant toutefois un élément important. En effet, il y a des principes actifs dans la plante fraîche qui ne se dissolvent pas dans l’huile. J’ai donc fait une nouvelle macération avec la plante séchée.

 

Remplir un demi bocal de feuilles séchées et hachées. Compléter avec le double d’huile d’olive bio, de première pression à froide (extra vierge). Laisser macérer pendant 3 semaines à l’abri de la lumière en secouant de temps en temps le bocal. Filtrer et mettre en bouteille (flacon opaque brun ou bleu ou vert)

  

Cette préparation s’utilise comme :

  • huile de table à rajouter dans les aliments : salade, pâtes, etc.
  • huile de massage sur les articulations douloureuses

Mon avis : j’ai testé d’abord sans huile essentielle, le macérât tout seul soulage très bien. Je vais rajouter quelques huiles essentielles pour booster encore plus le mélange comme l’Eucalyptus citriodora (puissant anti-inflammatoire).
Comme huile de table, après avoir arrosé de 2 cuillères à soupe mon plat de pâte (tomate et thon), je n’ai pas ressenti de lourdeur d’estomac ni le fameux coup de fatigue après repas.

Conclusion :

Le Romarin tient bien ses promesses : il redonne de l’énergie, de la force et soulage les douleurs articulaires. Après 3 semaines d’application, je suis bluffée par cette plante extraordinaire qu’est le Romarin !

J’ai constaté que mon esprit est plus clair, me rendant plus performante. La fatigue est passée, ma mémoire commence à s’améliorer et la qualité de mon sommeil est meilleur. J’ai eu aussi un peu moins de bouffées de chaleur en seulement 3 jours.

Petit bémol, si on a une constitution Pitta (Feu). Le Romarin chauffe un peu ! Alors utilisez-le avec modération, le matin de préférence.

Mon jardin vit dans l’abondance. En ce moment poussent les pâquerettes…. (affaire à suivre 😉 )

Par Amour de la Connaissance
Alexandra Missirlian

Sources :

www.wikipedia.fr
www.doctissimo.fr
www.passeportsante.net
www.vulgaris-medical.com
Supports de cours Lydia Bosson